Cette étude s’intéresse au potentiel des smartphones pour caractériser les pratiques agricoles actuelles à l’aide d’une collecte passive de données.
Le numérique révolutionne les pratiques agricoles et les processus d’innovation associés. L’une des clés du succès d’une telle révolution est la maîtrise des innovations technologiques par tous les acteurs et parties prenantes du secteur agricole. Nous décrivons ici un travail pluridisciplinaire basé sur des projets open source de fabrication d’objets connectés, avec des problématiques centrées autour des agriculteurs, les mettant ainsi au cœur du processus d’innovation. Lors du bootcamp – atelier intensif et participatif – organisé par l’équipe d’Agrilab® en novembre 2017 à UniLaSalle (Beauvais), des groupes projets impliquant des agriculteurs, des étudiants et des experts en numérique et IoT (Internet of Things) ont été réunis durant trois jours afin de produire un cahier des charges, prototyper des objets connectés et enfin développer des outils d’aide à la décision et des interfaces répondant aux besoins métiers des agriculteurs.
Dans ce document, nous cherchons à identifier les interactions des acteurs au sein d’un système d’innovation agricole et leur pertinence pour la transition vers la durabilité. Le document s’appuie sur les concepts et approches scientifiques disponibles pour la description et l’évaluation de l’innovation de système, tels que la géographie de l’innovation et les mesures de proximité, la théorie du réseau d’acteurs, le rôle des prescripteurs et des acteurs et éléments limitrophes, et la stratégie d’apprentissage et d’expérimentation. Nous nous concentrons sur un cluster agricole français (“pôle territorial” en français) pour l’innovation agritech et l’agriculture numérique, récemment lancé dans la région des Hauts-de-France (nord de la France).
L’éducation et la formation sont identifiées comme des éléments clés pour soutenir la transition vers des pratiques agricoles durables en France. En outre, le secteur du machinisme agricole est appelé à tirer parti de cette transition par une meilleure prise en compte des besoins des agriculteurs. Ainsi, les programmes éducatifs devraient combler le fossé entre l’agriculture et la conception et l’innovation des machines.
Chacun commence à sentir confusément que notre époque est une situation qui met l’humanité devant des défis nouveaux qui sont souvent présentés comme insurmontables : des besoins alimentaires encore fortement croissant pour au moins 30 à 40 ans ; des surfaces disponibles qui ne croîtront plus ; des exigences croissantes de protection de l’environnement ; la fin des ressources d’énergie de stocks ; le changement climatique provoqué par les populations et les développements humains ; une mutation socio-épistémo-technique qui transforme la relation des humains à leur environnement.
