Kyler Laird et ses “tractobot” © Velvet Lotus Photography
Les tracteurs autonomes deviennent-ils réalité ?
L’engouement croissant autour des nouvelles technologies et de la robotique en agriculture se fait ressentir à bien des niveaux. Depuis quelques années, ces nouvelles possibilités qui s’ouvrent à l’agriculture sont partagées entre des Start-Up, qui développent des concepts innovants souvent à partir de rien, et les grands acteurs de l’agro-machinisme mondial qui cherchent à anticiper les évolutions de l’agriculture en se basant sur leur savoir-faire historique. Dans cet article, nous allons nous focaliser sur le tracteur autonome qui, depuis l’apparition des systèmes de guidage GPS embarqués, est devenu un challenge de premier plan pour l’agriculture de demain, notamment pour les tractoristes. Cependant, il reste encore de nombreux défis à relever avant qu’ils n’envahissent nos champs.
Aujourd’hui, la technologie nécessaire à la création d’un tracteur autonome n’est plus un problème. Le guidage de précision devient courant dans les fermes et est un outil indispensable à l’agriculture de précision. En couplant ce dernier à un jeu de capteurs (laser, caméra, radar), on obtient un tracteur capable de se repérer dans son environnement et de se déplacer sans trop de difficultés. Ajoutez à cela des machines capables de communiquer entre elles et équipées d’intelligence artificielle (dont les capacités se développent de façon exponentielle), et votre tracteur est capable de se réaliser des travaux en totale autonomie.
C’est ce qu’a compris Kyler Laird, un américain qui a décidé de s’atteler à la tâche lui-même et de rendre ses tracteurs autonomes. En 2015, il a commencé avec la robotisation de son tracteur tondeuse qu’il a renommé Tractobot00 ; et quand il a vu que cela fonctionnait, il a robotisé des tracteurs pour travailler ses champs. En 2016, il a robotisé son MF 2745 (Tractobot01) et son Challenger MT765 (Tractobot02), et en 2017 son JD 6330 (Tractobot03). K.Laird a co-fondé l’entreprise Sabanto avec C.Rupp, son associé. Ensembles, ils ont pour projet d’organiser une démonstration itinérante de semis de soja autonome à travers les Etats-Unis et le Canada, couvrant une surface totale de plus de 4000 ha.
Bien que ces développements semblent très prometteurs, plusieurs freins restent à lever :
- Un frein réglementaire dans un premier temps, étant donné qu’il existe encore aujourd’hui un flou juridique, notamment autour de la responsabilité de telles machines et de la circulation sur la voie publique ;
- Les situations en plein champs sont très variables, il faut prévoir le comportement du tracteur et la résistance des capteurs en toute circonstances ;
- Enfin, les fermes doivent adapter leur logistique à ces nouveaux outils (transport des tracteurs, semences, engrais, etc.)
Sources : agweb.com, terre-net.fr, usinenouvelle.com
Éloïse BOONE et Olivier RAMSPACHERAENT160