Adaptation du Strip-Till sur un agroéquipement de fertilisation ©pleinchamp.com
Le strip-till : une technique prometteuse qui doit encore faire ses preuves
Le strip-till est une technique agronomique qui fait beaucoup parler d’elle depuis quelques années. Définie par Arvalis comme étant : “ […] une opération de travail du sol dont l’action se concentre uniquement sur les futures lignes de semis. L’objectif est de favoriser le démarrage de la culture par la création de terre fine […] tout en laissant une bande de semis propre”, ce mode d’implantation nécessite la conception de nouveau matériel et l’adaptation des systèmes de cultures. Le strip-till étant compatible avec une démarche d’agriculture de conservation, il présente des avantages et des objectifs similaires.
En effet, cette technique permet, en comparaison au labour, de mieux conserver la matière organique en surface et d’améliorer la vie biologique des sols. Elle permet également de limiter la levée d’adventices dans l’inter-rang tout en réchauffant la ligne de semis en surface. Aussi, toujours vis-à-vis du labour, le strip-till permet une réduction des coûts d’implantation à l’hectare et il est observé une diminution du temps de travail, de main d’œuvre nécessaire et un usage moindre en carburant.
L’intérêt grandissant que porte les agriculteurs sur ce mode d’implantation ouvre de nouvelles possibilités pour les constructeurs de machines agricoles. Le strip-till est notamment fortement lié à la fertilisation localisée que l’on peut retrouver sur les éléments de plusieurs constructeurs et qui permet, encore une fois, de favoriser la levée du rang à celle de l’inter-rang. Ainsi, on peut fertiliser notre rang avec des engrais de synthèse ou des engrais organiques (lisier, digestat…).
Figure 2: Elément de Strip-Till (Duro France)
Malgré les intérêts agronomiques qui lui sont vantés, les surfaces cultivées en strip-till sont encore très faible. Selon un sondage Terre-Net (réalisé sur 1024 maïsiculteurs français en 2018), seulement 3% des producteurs de maïs sondés utiliseraient cette technique pour implanter leur culture.
Le strip-till présente aussi des inconvénients. Tout d’abord, son installation est coûteuse. Cela varie dans une fourchette comprise entre 3 000 et 5000 € par élément. En termes de fenêtre d’intervention, cette dernière peut être réduite en fonction des conditions pédoclimatiques. En conditions humides, la technique présentée peut conduire à du lissage et à l’inverse, en conditions sèches, à une structure de sol grossière voire creuse.
Aujourd’hui, c’est une technique qui doit encore faire ses preuves et qui n’est pas forcément idéale dans tout type de conditions. Toutefois, elle intéresse les agro-équipementiers et les agriculteurs. Nous vous parlions précédemment du lien entre le strip-till et l’agriculture de conservation. On retrouve ce lien chez le constructeur Mzuri qui commercialise un semoir direct de strip-till. Ce dernier est composé d’un élément de strip-till à l’avant (disque et dent fissuratrice) suivi d’un élément semeur à dent.
Source : ARVALIS (1), ARVALIS (2), Chambre d’agriculture Centre Val-de-Loire, MontpellierSupAgro, Terre-net, Web-Agri, Mzuri
LEROUEIL Dominique, RAMSPACHER OlivierAENT160