L’AgTech dans l’irrigation

Programmation du capteur d'humidité d'ESène ©SUPINFO

L’AgTech dans l’irrigation

Météo France a considéré l’année 2019 comme étant ‘’la septième année la plus sèche depuis 1958’’. Au cours de cette année, de nombreux arrêtés à travers la France ont été pris afin de préserver les nappes. Même si ce sont des usages à des fins non prioritaires qui ont été impactés en premier, comme laver sa voiture, des utilisations à des fins plus nobles comme l’irrigation en agriculture se sont aussi vues limitées, voire interdites, dans certains départements. Dans l’Oise, un arrêté a été signé le 27 juin 2019 pour réduire au maximum les usages de l’eau, rechercher les fuites et surtout, éviter son gaspillage. La situation a perduré jusqu’en novembre 2019 pour certaines zones du département.

L’irrigation est donc devenue un réel enjeu stratégique dans la conduite de cultures, notamment pour la souveraineté des États à travers le monde. Des pays comme ceux du continent africain font face à des épisodes de sécheresse. Toutefois, des entrepreneurs n’ont pas hésité à se servir de l’AgTech, des technologies au service de l’agriculture, pour répondre aux problèmes cités précédemment et utiliser au mieux la ressource en eau. Le panel de solution se garnit de saison en saison et au rythme des aléas climatiques, de plus en plus intenses. De nombreux paramètres intra-parcellaires permettent de piloter au mieux l’irrigation comme l’humidité du sol par exemple. C’est sur cet indicateur que se base ESène, société créée par Bourehima COULIBALY un étudiant en informatique, pour déterminer la quantité d’eau à apporter sur la culture en place pour garantir une croissance optimale.

D’après son inventeur, la solution connectée permet une économie d’eau à hauteur de 80%, pourcentage non-négligeable pour le climat du Sahel. Un réseau de capteurs présents dans la parcelle détecte la biomasse présente et identifie les éléments chimiques en quantité. Combiné aux données météorologiques, l’application indique à l’utilisateur le volume nécessaire. Cette solution est disponible pour les exploitations maraichères de petites tailles.

Toujours dans une démarche de préservation des ressources en eau, une équipe au Sénégal a développé une application, Widim pompe, qui permet de contrôler le débit d’eau à la pompe sans avoir à se déplacer. D’après Oumar BASSE, le co-fondateur, l’application permet un gain de temps et de productivité. L’utilisateur est alerté lors de l’activation et de l’arrêt des pompes ainsi que dans les cas éventuels d’intrusion.

Ces technologies arrivent à point nommé dans un contexte où l’agriculture de précision en Afrique présente une marge de progression importante. La prochaine étape est d’introduire ces technologies sur des marchées proches comme celui de l’Europe.

Sources : 20 minutes (a), 20 minutes (b), Afrik.com, CCI Oise, France 3 Hauts-de-France, Préfecture de l’Oise, SUPINFO Rennes, Tech en Afrique