La charrue déchaumeuse : À la frontière entre le labour et le TCS

Charrue déchaumeuse Bugnot et Ovlac © Paysan breton

La charrue déchaumeuse : À la frontière entre le labour et le TCS

Un peu d’histoire…

Développée à la fin des années 90, la charrue déchaumeuse n’as pas connu le succès espéré, face aux outils de semi-direct développés au même moment. Néanmoins, 10 ans plus tard, les charrues déchaumeuses font leur grand retour, à la frontière entre le labour et les TCS. Cette technique intervient dans un contexte de changement des pratiques culturales et de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et même d’agriculture biologique. (EcoPhyto 2018)

En effet, le labour, très critiqué depuis quelques années, est en constante diminution en nombre de pratiquants. Jugé comme «destructeur de la faune terrestre» et «perturbateur des sols», le labour devait se réinventer. En parallèle, certaines Techniques Culturales Simplifiées (TCS) étaient jugés peu efficaces, face à la pression des adventices.

C’est ainsi que la charrue déchaumeuse a fait son retour en force. Il s’agit donc d’un réel retour aux sources !

Principe de fonctionnement

Pour bénéficier de l’effet désherbage d’un labour sans rogner sur la fertilité des sols, la charrue déchaumeuse, va en effet retourner le sol, mais sur une profondeur très limitée! Les matières organiques de surface restent sur une profondeur de 10 à 15 cm maximum. Ainsi en milieu aérobie, nourrissant les microorganismes du sol, l’activité biologique et la minéralisation sont favorisées. (A.Cussonneau, 2017). Cette «nouvelle» pratique revenue à la mode, s’intègrent parfaitement en système d’agriculture biologique, et présente ainsi des intérêts agronomiques et économiques.

En terme agronomique, la charrue déchaumeuse promet une meilleure activité biologique du sol et une meilleure minéralisation grâce à la faible profondeur de travail, elle permet de limiter la remonté de cailloux et/ou de terre moins «riches». De plus, du point de vue écologique elle permet d’espérer tous les avantages du retournement de sol, en particulier un moindre recours à l’herbicide grâce une forte activité biologique préservé.

Enfin, d’un point de vue économique, elle permet de limiter les charges de mécanisation, car elle réduit potentiellement le nombre de passage de deux outils en un seul. Enfin, en termes d’économie de carburant, elle promet une économie de 30 à 40% de gasoil, ce qui n’est pas négligeable (P.Fourmet, 2017). Certains constructeurs sont ainsi en capacité de promouvoir «Des intérêts agronomiques du labour à moindre coût !» (Ovlac, Campagne publicitaire 2013)

Sources : Perspectives Agricoles, Entraid, Bio actualités, Paysan Breton, Terre-net