Editorial du mois – Novembre 2018

Classification des pulvérisateurs

Editorial du mois – Novembre 2018

Ce mois-ci, nous avons proposé à nos étudiants de travailler pour cette newsletter sur les thématiques de l’épandage et de la pulvérisation. Sujet très vaste mais dont les performances sont cruciales pour la conduite des cultures et les enjeux au cœur de nos débats sociétaux.

La pulvérisation de produits phytosanitaires en zone périurbaine mais aussi en rase campagne soulève de nombreuses questions environnementales et sociétales. Moins couvert médiatiquement mais d’importance environnementale tout aussi importante, les épandages d’engrais de synthèse (dont la production demande beaucoup d’énergie), issus de sources non renouvelables (comme le phosphore minier) et même organiques (pour des questions de pertes en azote notamment) posent aussi question.

Pour ces deux situations, une réponse est admise et acceptée de tous (agriculteurs et société) : la diminution des quantités d’intrants à apporter à la parcelle. Les nouvelles technologies y joueront (et y jouent déjà) un rôle important pour à la fois apporter à la parcelle uniquement la dose nécessaire et pour la positionner de la manière la plus précise.

D’autres réponses sont apportées par des pratiques agricoles alternatives comme l’agriculture biologique qui propose de diminuer ou de supprimer l’usage de ces produits phytosanitaires ou de ces intrants. Mais même pour ces nouvelles pratiques agricoles, les opérations d’épandage ne vont pas disparaître car elles seront nécessaire pour appliquer des intrants biologiques (traitements biologiques, apports organiques ou biocontrôle).

Ainsi, nos pratiques et nos outils d’épandage et de pulvérisation évoluent et continueront d’évoluer pour des pratiques plus vertueuses et plus économiques.

En viticulture, un projet de labélisation des pulvérisateurs est porté par l’UMT EcoTechViti (en partenariat avec l’IRSTEA, l’IFV et AgroSup Montpellier) et propose de classer les outils de pulvérisation en différentes classes de performances.

A l’image de nos produits électroménagers, chaque pulvérisateur qui serait commercialiser se verra attribuer une note, basé sur les réductions de doses qu’il permettra.

Si cette labélisation, initialement prévue pour 2018, se concrétise pour la vigne, elle pourra sans doute être adaptée pour l’arboriculture, le maraîchage et les grandes cultures. Et pourquoi ne pas étendre ces labélisation à toute machine agricole ?

Cela soulève de nouvelles interrogations : Est-ce que l’agriculture améliorera son image par des explications comprises de tous ? Ces labélisations se traduiront-elles par une meilleure visibilité des performances des machines par les agriculteurs ? Ou par une opportunité commerciale d’augmenter les prix de vente ? Affaire à suivre ..

Benoît DETOT, Ingénieur d’étude
Membre de la chaire Agro-Machinisme & Nouvelles Technologies