Le Xpower développé par Zasso © Pleinchamp
Entre CNH et Zasso, le courant passe!
Face aux problématiques environnementales et sociétales générées par le désherbage chimique, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques tend à être réduite. Pour faire face aux adventices, des solutions alternatives apparaissent, telles que le désherbage mécanique ou encore le désherbage électrique que nous allons présenter ici.
Le désherbage électrique offre de nombreux avantages, aussi bien en agriculture conventionnelle, qu’en agriculture biologique ou en agriculture de conservation. Elle permet de se débarrasser des adventices sans générer de levées d’adventices supplémentaires (pas de travail du sol), mais aussi de désherber sans utiliser de produits phytos (respecte le système biologique et n’entraine pas de résistances).
Une solution électrique avait déjà été proposée par Evrard en 1982, à destination des betteraves montées. Cependant, la solution n’avait pas été retenue car la conception des tracteurs de l’époque ne supportait pas le passage d’électricité à haute tension.
Grâce aux avancées technologiques de ces dernières années, le concept a été perfectionné et de plus en plus d’entreprises se lancent dans le développement de ce système de désherbage. On peut trouver le concept sous différentes formes: en plateforme robotique ou en outils attelés sur des tracteurs: c’est le cas de Zasso Xpower.
En 2016, à la suite d’un partenariat avec CNH, la société Zasso a développé Xpower, un outil frontal d’une largeur de 2,7m qui détruit la plante par contact physique avec des applicateurs reliés aux bornes positives et négatives d’un générateur attelé à l’arrière du tracteur. Cette solution a d’ailleurs été primée par une médaille de bronze au SIMA 2019.
En 2019, une deuxième génération de cet outil, le Xpower Gen 2 a été présenté. Il offre de meilleures performances: augmentation de la largeur de travail, augmentation de la capacité de la génératrice, redisposition des éléments.
Quelques questions restent néanmoins en suspens à propos de cette technique; notamment celle de l’impact du passage d’électricité sur les acteurs de la vie du sol (faune, micro-organismes).
Aujourd’hui, le débit de chantier de cet outil reste faible et sa rentabilité à prouver. De plus, le désherbage effectué est systémique; aucune distinction n’est faite entre les plantes touchées. Enfin le prix d’achat est déjà annoncé comme «haut de gamme».
Sources : terre-net.fr, pleinchamp.com, agrihebdo.ch
Éloïse BOONE et Thomas ROLLETAENT160